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Sous
des noms très variés allant du Lhassa- Terrier,
Bhutan- Terrier, chien chrysanthème, Dhoki-Apso ou
chien sacré en passant par Terrier du Cashemire...
C'est l'une des plus vieilles races canines qui nous
vient également du Tibet, tout comme le Lhassa Apso
et l'Épagneul tibétain, via les Indes ou le Népal
pour se fixer en Angleterre au début de ce siècle.
Il est très certainement l'ancêtre du petit pyrénéen,
du Nizinny polonais, du Puli hongrois et du berger
hollandais.
Selon le comédien Yves Renier, propriétaire
d'un jeune Terrier, qui a souvent visité ces contrées
himalayennes, les Tibétains disent d'eux qu'ils ont
l'intelligence
du singe, l'indépendance du chat et fa fidélité du
chien et pour toutes ces qualités réunies, ils
les appellent petites personnes.
Le T. T.
(prononcer « Ti- Ti », à l'Anglaise), vivait dans
les monastères tibétains et, comme tous ses congénères
de race, n'était jamais vendu, mais offert en
remerciement à des dignitaires ou notables de
passage.
Son rôle pouvait être varié, à la fois
chien de compagnie, gardien avertisseur et gardien de
troupeau également. Bref; un chien très utile à qui
les Lamas confiaient la surveillance de leur temple en
leur absence.
On dit qu'une des raisons pour
lesquelles on ne voyait pas de Terriers dans les rues
du Tibet était due au fait que ces chiens avaient été
emmenés dans «la vallée perdue» pour les
soustraire aux envahisseurs chinois, laquelle vallée
fut coupée du monde par un tremblement de terre où
la race aurait alors été élevée durant plusieurs
siècles.
N'oublions
pas que le Tibet est avant tout un pays de légendes
dont nos chiens font partie.
Introduction
en Occident
De
l'avis unanime, le Docteur Greig fut la première
personne à importer et à élever des Terriers du
Tibet en Occident. Le Docteur Agnès R.H. Greig partit
aux Indes après la première guerre mondiale, dans le
service médical indien.
Elle vécut douze ans à Crawnpore, une ville située près de la frontière népalaise,
puis à Karachi et à Ouetta. Elle avait élevé
Outre-Manche des Pékinois et des chevaux. Sa mère,
Mrs Greig, y était connue comme éleveuse de Cockers
Spaniels.
Le Docteur Greig croisa son premier Terrier
du Tibet tout à fait par hasard; le récit de
cette
aventure est particulièrement intéressante :
Un
jour, arriva un couple de Tibétains à l'hôpital de
Crawnpore, avec tout leur mobilier et leurs animaux.
La femme était souffrante. Je diagnostiquais un kyste
à l'ovaire.
Je leur proposais de s'installer dans une
salle de l'hôpital, où le mari pourrait préparer
leurs repas, mais malheureusement les animaux devaient
être placés en ville.
La petite chienne qui avait
pris place sur le lit de la malade- ce qui était bien
entendu interdit- ne pouvait rester auprès de sa maîtresse,
le temps de l'opération et des soins, comme elle le désirait.
Les Tibétains, très déçus de ne pouvoir garder
leur Terrier près d'eux, acceptèrent ma proposition:
je garderais Lily dans mon bungalow jusqu'Ã ce que la
femme aille mieux et sorte de l'hôpital.
J’emmenais
Lily avec beaucoup de précautions car elle attendait
des chiots et elle m'aima aussitôt.
Ce
fut ma première rencontre avec un Terrier tibétain. L’opération
réussit et la femme recouvra la santé.
Quelque temps
plus tard, le couple récupéra Lily et sa portée née
le 3 octobre 1922, comprenant deux mâles et deux
femelles.
En signe de gratitude, le couple tibétain
proposa au Dr Greig de choisir l'un des chiots. Elle
prit une femelle dorée et blanche qu'elle baptisa
Bunti.
Le Dr Greig, intriguée par le comportement de
ces Tibétains vis-à -vis de leur chienne, et par la
signification qu'ils donnaient au cadeau qu'ils lui
avaient fait, essaya d'avoir des renseignements sur
cette race qu'elle ne connaissait pas du tout.
De
surcroît, Bunti devenait si belle qu'elle en parla Ã
la Secrétaire du Kennel Club des Indes qui lui
conseilla de la présenter en exposition où un aréopage
de juges pourrait dire s'il s'agissait bien d'un
Lhassa Terrier ou d'une autre race, ou d'un simple bâtard.
À
l'exposition de Delhi, Bunti fut donc engagée et les
juges lui dirent qu'il ne s'agissait pas d'un Lhassa
Terrier, mais ils lui conseillèrent de la faire
reproduire pour suivre sa descendance sur trois générations
afin de déterminer la pureté de sa race.
La
première portée vit le jour à Noël en 1924. Le père
était Rajah, un mâle prêté par des Tibétains,
amis des propriétaires de Lily. Une deuxième portée
naquit le 25 juillet 1925, avec le même étalon.
En
1926, Miss Greig revint en Angleterre avec trois
Terriers du Tibet : Bunti, une fille de sa première
portée, Chota Turka et un mâle de la seconde appelé
Ja-Haz. Ils furent enregistrés au Kennel Club anglais
sous l'affixe «OfLadkok», comme Lhassa Terrier.
En
1927, Bunti eut une nouvelle portée avec son fils,
Ja-Haz.
Elle
eut trois mâles: Burrah Sahib, Mister Binks et
Bodmarsh, tous sous l'affixe « Of Ladkok»
appartenant à la mère du Docteur Greig.
Miss Greig
retourna aux Indes avec Mister Binks qui devint le
premier Champion de la race, en gagnant quatre
Challenges Certificates.
Son premier Terrier du Tibet
provenant d'une famille tibétaine, le Dr Greig
souhaita obtenir une nouvelle souche purement
monastique.
Le
Buddiman Lama du Tibet lui offrit un mâle blanc né
en octobre 1927, ainsi que deux Épagneuls tibétains.
Le Terrier du Tibet fut appelé Thoombay of Ladkok et
devint le premier champion anglais dans la race.
À
quinze ans, il eut une fabuleuse portée avec une
femelle de douze ans, une belle preuve de la longévité
de la race !
En
1930, le Kennel Club Indien, après une nouvelle réunion,
décida que les chiens élevés par le Dr Agnès Greig
appartenaient à une race distincte qui serait appelée
Tibetan Terrier, sous le nom duquel ils furent tous
inscrits.
Le Kennel Club Anglais suivit son homologue
indien et enregistra à son tour les Terriers du Tibet
à partir de février 1931.
Voici
quelque soixante sept années...
Introduction
en Grande- Bretagne
Outre
Miss Greig qui importa les premiers Terriers tibétains
de l'Inde, une autre personne joua un rôle important
dans les prémices de la race et son histoire n'est
pas sans rappeler celle de Mlle Dupont avec son
premier Lhassa Apso dans notre pays.
En
avril 1953, The Kennel Gazette annonçait que
Trojan Kynos, un Terrier tibétain d'origines
inconnues venait d'être enregistré par Mrs Downey au
Kennel Club de Londres.
Ceci mérite une explication :
Mr
Downey travaillait dans la police portuaire Ã
Liverpool et trouva un jour sur les quais du port, qui
accueillaient de nombreux bateaux d'Orient, un petit
chien perdu, tout poilu, gris et blanc.,
Mr
et Mrs Downey étaient alors propriétaires d'un
chenil de quarantaine fort connu et possédaient aussi
un élevage de pointers sous l’affixe
«
Lunéville ». Le temps passa, comme personne
ne réclamait ce petit chien, il devint un résident
permanent de l'élevage. Il séduisait tout le monde
par sa gaieté et son apparence échevelée.
Jusqu'en
1962, il existait donc que deux lignées de Terrier du
Tibet Outre-manche, celle des Lamley et celle des Lunéville,
sans aucun autre éleveur important. Les
enregistrements au Kennel Club britannique, de treize
en 1950 passèrent à 46 en 1952, mais en 1955 à 25
seulement.
En
1958, ils doublaient à 51, pour retomber à 44
seulement en 1959.
Introduction
en France
La
toute première portée de Terrier tibétains née en
France en 1956, est très probablement celle de
Madame
Fouquet, de Clermont-Ferrand. Suite à une petite
annonce parue dans la revue « l'ami des Bêtes »,
une réponse de Madame Fouquet, datée du 12 octobre
1956, décrit cette race alors inconnue dans les
termes suivants :
Le
couple que je possède et qui a donné naissance Ã
six chiots est un couple de
«
Griffons du Tibet », ainsi appelés en France
et « Terriers du Tibet » en Allemagne et
en Angleterre.
Ils sont extrêmement rares car il est
très difficile et très coûteux de s'en procurer.
Mon couple est actuellement le seul existant en
France.
Le
mâle a été importé d'Indochine (NDLR: baptisé
lOto de Lhassa) et je suis allée, l’année dernière
acheter une magnifique chienne en Westphalie (Ania Vom
Lein Denhaus) après sept ans de recherches
infructueuses.
Ces
chiens sont de toute beauté, blancs et noirs avec des
poils de
25
cm de long. Ce sont des chiens de compagnie très
affectueux et gardiens parfaits.
En
raison de leurs longues fourrures, ils n’aiment pas
les broussailles où ils s’accrochent partout pour
le plus grand dommage de leurs poils et si un chardon
ou des branches sèches restent emmêlés à leur
toison, ils s’arrêtent pour que je les en débarrasse.
Par contre, ils adorent jouer dans la neige, on voit
qu'ils sont dans leur élément, natif des hautes
altitudes, leur pays d'origine, les hauts plateaux du
Tibet. Ils s'habituent bien dans notre pays à la
condition de prendre quelques précautions
:
1
- ne pas les faire marcher au soleil pendant les
grosses chaleurs, les tenir à l'ombre le plus
possible dans un appartement frais.
2- faire très attention à l'humidité; quand il pleut et qu'ils
restent mouillés, les sécher rapidement car leurs
poils très épais gardent longtemps l'humidité qui
leur serait néfaste.
Terrier du Tibet aujourd'hui
Le
Terrier du Tibet fait la joie du propriétaire de
Briard ou de Bobtail qui apprécie de posséder le
sosie miniature de son grand chien; d'aspect général,
en ne s'attachant pas du tout aux détails, c'est
ainsi que l'on peut qualifier ce petit Terrier tibétain.
Mais si on l'étudie de plus près, on remarquera de
nos jours une majorité de corps trop longs.
Un Terrier du Tibet doit être carré! C'est-à -dire,
dixit le standard de la race : la distance de la
pointe de l'épaule à l'attache de ta queue est égale
à la hauteur au garrot, ce qui le rapproche plus
du Bobtail que du Briard.
On peut également rencontrer des nez en sifflet fort
disgracieux, des yeux trop rapprochés qui modifient
toute la beauté du regard
profond et humain de ce chien.
La dentition du Terrier est parmi nos quatre races tibétaines,
celle qui réserve le moins de surprise. On rencontre
rarement un Terrier du Tibet trop grignard ou une
denture incomplète et mal rangée.
La fourrure demande un suivi dans l' élevage
d'aujourd'hui. On trouve trop de poils trop fins, des
fourrures que l'on ne peut entretenir qu'Ã l'aide des
produits sophistiqués actuels qui leur donnent généralement
un poil de Bichon, mou et mousseux.
Ce n'est pas là ,
la vraie texture de l'authentique Terrier tibétain !
Le
vrai Terrier du Tibet, bien carré, paré d'une
fourrure solide (poil « ni soyeux ni laineux » ) ,
marchant presque comme un pur-sang, c'est une vraie
merveille qui, je l'espère, ne se trouve pas en voie
de disparition sur nos rings français d'exposition.