ORIGINES
Il
faut remonter jusqu'en 205 avant Jésus Christ pour
trouver les origines ancestrales des Épagneuls du
Tibet, appelés alors Gya-Kyi (qui veut dire chinois)
ou « Jemtse Apso » soit Apso à ciseaux. Pendant la
dynastie T’sin (265-419), s'instaura le commerce de
la soie depuis la Chine jusqu'à Rome et en Grèce.
Venant des frontières chinoises ou du Tibet, on vit
alors, des petits chiens à nez plus long, de type Épagneul,
qui accompagnaient les caravanes vers l'Europe.
C’est ainsi qu'ils atteignirent l'Angleterre via
l'Italie.
Les riches Romains aimaient alors porter la
soie qui sortait des métiers à tisser des Hans. Ces
magnifiques étoffes servaient de troc contre des
marchandises occidentales. Parmi ces échanges, il était
conforme aux usages d'offrir l'un de ces petits chiens
comme porte-bonheur ou en remerciement.
Au XIII siècle,
lors de l'invasion mongole du Tibet, Kubilaï Khan,
petit-fils de Gengis Khan, se lia d’amitié avec le
Vénitien Marco Polo, lequel séjournant à la cour,
remarqua la présence de « ces petits chiens dorés
et agiles ».
Cette description correspond bien aux
petits « chiens-lions », le terme n'a qu'une
signification symbolique en rapport avec la religion
bouddhiste.
photo : Simonin Gilles
http://www.laprairiecristalline.com
En
1653, le Dalaï Lama, chef spirituel du
Tibet, rendit
visite à l'empereur de Chine à Pékin, accompagné
de traditionnels cadeaux, dont quelques petits chiens
tibétains ressemblant aux Epagneuls.
En
1880, l'Anglaise, Mrs Mc Laren-Morrisson, entreprit
une importation d'origine. Il semble que les tous
premiers Épagneuls tibétains aient été noirs avec
un peu de blanc car par la suite, lors de
l'introduction de la race en Grande-Bretagne, on a
signalé qu'on y manquait d'Épagneuls de couleur.
Malheureusement, la popularité des races tibétaines
fut alors freinée dans ce pays par la considérable
confusion concernant ces différentes races. Elle ne
fut résolue qu'en 1934, grâce aux premiers standards
publiés par le Kennel Club Anglais pour l'Épagneul
du Tibet, le Lhassa Apso et le Dogue du Tibet.
Trois
races tibétaines étaient donc reconnues alors: celle
du Terrier de Lhassa (incluant l'Apso, le Terrier et même
le Shih Tzu), celle de l'Épagneul et du Dogue du
Tibet.
Introduction
en Europe
En
Grande-Bretagne, avant la seconde guerre mondiale, Mrs
Greig, médecin aux Indes, importa quelques Tibetan
Spaniels, mais avec le conflit, le départ de la race
fut stoppé.
C'est
en 1947, par l'intermédiaire de Mrs Wakefield, qu'un
couple Dolma et Lama arrivèrent en Angleterre. Puis,
grâce au Colonel Hawkins, un couple, frère et soeur
de Lama suivirent le même chemin, venant des Indes.
Ces quatre chiens sont restés le pilier de ceux qui
permirent à la race de renaître.
D'ailleurs,
en 1987, selon le « Tibetan Spaniel Club », on
signalait encore, lors de l'exposition du championnat
de cette association, qu'un chien âgé de dix-sept
ans venait de mourir, portant les noms prestigieux de
Dolma et Lama dans son pedigree.
Lorsque
Ann Wynyard (affixe Braeduke), l'une des principales
éleveuses à ce jour et juge de nos quatre races tibétaines,
se lança dans l'élevage des Epagneuls, elle fut immédiatement
consciente de la nécessité d'un apport
de nouveau sang pour des insulaires astreints à la quarantaine.
Comme
elle l'explique dans l'un de ses livres: « Je fis
de mon mieux, par la plume et par la poste pendant
environ cinq ans. Enfin, par un jour froid et brumeux,
deux sœurs de portée arrivèrent en Angleterre:
Dikki Dolma et Yasodhara, nées à Poona. Leurs
parents avaient véritablement fui à travers le Tibet
avec une troupe de moines, cherchant refuge aux Indes
».
photo : Simonin Gilles
http://www.laprairiecristalline.com
Introduction
en France
Bien
qu'entourée de pays où la race progressait, la
France ne sembla pas s'intéresser à l'Épagneul tibétain
- ou si peu - avant le début des années
80.
Auparavant, outre quelques rares importations de
propriétaires particuliers, on ne rencontrait que des
sujets aux origines obscures.
Ils étaient issus
soit
de portées
de Lhassa (accident génétique que les Anglais
appellent « Prapso » et qu'ils retirent de la
reproduction), soit de «mauvais Pékinois» (retour génétique
ou plus probablement croisement indésirable). Ces
derniers se retrouvaient inscrits comme Épagneul Ã
Titre Initial au L.O.F., faute de mieux, ce qui, en
fait, n'incitait guère les éleveurs à se lancer.
En
1981 , deux élevages virent enfin le jour en France:
celui de Madame Brouilly, sous l'affixe « de Rongbuk»
avec l'importation de l'étalon Braeduke Leh. À ce
jour, en raison de son grand âge, cette dame a cessé
l'élevage mais est restée fidèle aux Tibbies.
Le
mien suivit, sous l'affixe « de la Nerto », déjÃ
connu grâce à mon élevage de Lhassa Apso depuis une
bonne dizaine d'années.
Après
plusieurs voyages Outre-Manche pour ramener du sang
neuf dont nous avions tant besoin, j'ai fait beaucoup
de publicité, tant en France qu'à l' étranger, pour
promouvoir la race qui me passionnait (et me passionne
toujours !) ainsi que de nombreuses expositions
canines.
Après
huit années, en cessant la reproduction, l'élevage
de « La Nerto » était en possession de vingt-sept
titres de champions nationaux et internationaux (dont
le premier champion de France et d'Europe de la race),
ce qui représente un périple de quelques kilomètres
parcourus…!
Epagneuls
tibétains d'aujourd'hui
L'Épagneul
tibétain n'admet pas la médiocrité pour ressembler
de façon précise au type de sa race, qui permet de
le distinguer sans hésitation.
Si
votre chien n'a pas de petits plumets se situant juste
au point d'implantation de l'oreille, ces dernières
pas trop écartées sur un front non bombé ; des yeux
ovales et non pas ronds; un nez d'environ trois centimètres,
sans rides sur le museau, alors il n'a pas une vraie tête
de Tibby.
Actuellement
en France, on trouve, dans l'ensemble, de meilleures têtes
au fur et à mesure que la race progresse
lentement,
ce qui est un excellent signe. Par contre, on
rencontre encore trop de pattes antérieures trop
torses. Le standard tolère une légère torsion, pas
un style Louis XV; hélas, cela existe.
L'absence
d'une belle collerette suffisamment importante et de
plumets aux bouts des pattes se remarque encore fréquemment,
mais, en ce qui concerne les pieds, la question posée,
les propriétaires avouent la plupart du temps avoir
tout simplement coupé les poils.
Quel dommage, c'est
un des charmes et une des spécificités de la race.
Sur
nos rings actuels, il faut signaler quelques sujets
trop menus, trop petits, manquant nettement de
substance, aux poitrines nettement trop étroites. Le
standard doit être respecté éliminant tout excès,
tant minimum que maximum dans les tailles.
Un
Épagneul tibétain est un chien d'aspect solide,
robuste de santé, au caractère fabuleux. Une race
qui mérite d'être mieux connue.
Les races de ce groupe actuellement traitées :
Bichon Bolonais -
Bichon Havanais -
Bichon Maltais -
Bouledogue Français -
Caniche -
Cavalier King Charles -
Chien chinois -
Chihuahua -
Épagneul Tibétain -
Shih Tzu -
Lhassa Aso -
Pékinois -
Carlin -
Coton de Tuléar -
Bichon frisé
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