Déménager n’est pas sans retentissement sur le chien
Sujet: Déménager n’est pas sans retentissement sur le chien
Que déménager soit un choix ou que les
aléas de la vie nous y poussent, c’est en tout cas un moment de la vie
reconnu pour être très stressant. Tout déménagement entraîne les personnes
qui s’y engagent dans une inévitable recherche d’équilibre nouveau, face à
un quotidien modifié.
Cet évènement est encore plus
particulièrement déstabilisant pour un chien, qui lui sans en avoir rien
décidé, se trouve abruptement confronté à une totale rupture des repères de
son quotidien.
Suivant le type de relogement, la
sensibilité de l’animal, son habitude ou non des changements, son âge et son
état de santé, cette aventure aura un retentissement plus ou moins fort sur
son équilibre psycho comportemental et même physiologique.
Des sensibilités inégales face aux changements de
quotidien
Tel chien vivra relativement bien les changements en général, les
déplacements et autres « surprises » de la vie, tel autre en sera plus ou
moins affecté sans que l’on mesure bien l’impact de ces diverses variations,
modifications et passages d’une vie à l’autre. Les profils les plus fragiles
sont donc à ménager plus spécialement :
• Les plus jeunes (pas encore très
équilibrés),
• les plus vieux (très attachés à leurs routines)
• les malades ou fragiles de santé (qui ont besoin de calme et
stabilité)
• les très émotifs (que tout inquiète et perturbe).
Pour le choix du relogement et dans la mesure du possible, il est sage
d’anticiper sur les difficultés d’adaptation du chien à une nouvelle vie.
Si l’on tient compte des besoins et
habitudes de l’animal, on peut prévoir que tel nouveau contexte sera
plutôt facilitateur pour lui, ou que tel autre pourrait être
stressant (auquel cas, il faudrait prévoir quelques aménagements).
Pour exemple :
• gare au chien que l’on fait passer sans
transition de la campagne à la ville et qui a bien du mal à gérer les
promiscuités (d’humains et de congénères) sur les trottoirs ou dans
l’ascenseur de l’immeuble.
• À l’inverse, gare au chien citadin que l’on propulse dans un jardin, et
qui a bien du mal à gérer émotionnellement la proximité du voisinage dont il
n’est séparé que par une simple et fragile clôture.
Autant de cas de figures qui peuvent soulever, plus ou moins passagèrement,
des difficultés d’adaptation de l’animal (et entraîner des complications
pour ses propriétaires !)
Il est souvent possible de minorer l’impact de tout ce chambardement dans la
vie d’un chien, et d’autres précautions peuvent encore être prises pour
l’aider à passer le cap plus facilement.
Visite et découverte des lieux avant d’emménager
(quand c’est possible !)
Soudaineté et nouveauté sont des dimensions stressantes, alors faire
découvrir d’avance son nouveau lieu de vie au chien (avant même
l’emménagement) lui permet déjà de prendre quelques repères sur cet espace
et son environnement, pour lui faciliter la transition et pour un moindre
impact lors de l’installation.
Ce qui compte pour un chien c’est d’être
avec ses humains, et si la découverte du nouveau logement est un moment
agréable pour lui, l’animal en gardera un souvenir positif :
• On peut prévoir par exemple d’y faire un peu de bricolage en sa compagnie
(pas trop longtemps la première fois !) Si une rénovation préalable
s’installe un peu dans la durée, ces moments peuvent être vécus dans la
complicité, avec un chien qui « participe » un peu et « apprivoise » ce
nouvel endroit.
• On peut aussi organiser des pause
casse-croûte sur les lieux (en prévoyant un petit en-cas pour le chien dans
sa gamelle)
• On peut jouer un peu avec l’animal
(surtout sans jamais aller jusqu’à des surexcitations !) et y laisser des «
objets à lui » pour la fois suivante
• On peut aller faire quelques courtes
balades alentour (le chien en laisse bien sûr), histoire de le familiariser
un peu avec ses futurs coins de détente et d’aisance, et de faire un premier
inventaire des « 4 pattes » chiens ou chats du quartier. Tous ne sont
peut-être pas sociables ! mieux vaut les localiser.
Attention que pour certains, la découverte
de la vie rurale et d’animaux peu ou jamais rencontrés (ex : bovins, ovins,
volailles, etc.) peut soulever des peurs et réactions vives auxquelles il
faudra faire face adroitement.
Pour d’autres chiens ce sera se frotter à la ville et au tumulte urbain qui
peut faire des peurs et des difficultés. On comprendra, suivant les cas,
qu’un travail de familiarisation serait nécessaire.
Le jour J
Si l’on a la possibilité de confier son chien pour ce moment de
grande agitation générale, c’est mieux pour tout le monde. D’une part pour
l’animal qui n’est pas soumis au stress de la valse des cartons et des
meubles qu’on embarque. D’autre part aussi pour les humains, qui n’ont pas à
gérer la désorientation du chien, qui souvent les cramponne pour être sûr «
qu’on ne l’oubliera pas ! ».
Attention également aux enfants, (généralement bien agités eux aussi
dans ces circonstances) qui peuvent ajouter au stress collectif, et
indisposer un peu plus l’animal (le conduisant à de possibles réactions
vives dont on connaît les risques !)
Sinon, suivant les situations et comme
évoqué plus haut (selon la sensibilité, l’âge et l’état de santé de
l’animal) on peut le soustraire à toute cette effervescence, le temps de
vider la maison ou l’appartement, en l’isolant dans une pièce avec
quelques-unes de ses « affaires personnelles », ou bien le mettre dans sa
boîte de transport s’il en a une, et dans la voiture (bien appréciée par
certains, lors des préparatifs de départs en vacances notamment).
Installation dans le nouveau lieu de vie
Les premiers points de repères rassurant pour le chien sont ses lieux de
repos et de prise de nourriture. Il doit donc lui être tout de suite alloué
des emplacements matérialisés avec gamelle et tapis (ou panier) où il pourra
trouver refuge et tranquillité pour boire, manger et se reposer (à propos de
gamelle, il faudra veiller à ne modifier en rien son contenu habituel, pour
moins de chahut intestinal !)
On peut s’attendre à ce que la première nuit soit un peu difficile pour les
plus sensibles, qui risquent de vocaliser leur détresse devant ces
changements perturbants. Proposer un peu de proximité à ces chiens-là pour
les premières nuits est parfois envisageable.
Si possible, il est préférable de ne pas livrer l’animal à la solitude
dès le lendemain d’un déménagement, ce qui ne serait pas pour initier sa
confiance sur son nouveau lieu de vie.
Les bruits inconnus du voisinage, les
odeurs environnantes nouvelles, les rythmes de vie quotidienne bousculés…
tout peut faire passagèrement difficulté d’adaptation pour l’animal, qui
peut alors l’exprimer à travers des conduites inattendues autant que
gênantes parfois.
Ne sont pas rares, les chiens qui
occasionnent des dégradations ou/et aboient dans l’appartement, la maison ou
dans le jardin, dès que ses propriétaires s’absentent, alors que cela
n’était pas dans leurs habitudes. D’autres éliminent dans l’habitat,
deviennent « pots de colle », impatients, très agités et grognons ou au
contraire apathiques… autant de manifestations diverses d’un même inconfort
devant tout ce « nouveau » auquel il faut petit à petit trouver à s’adapter.
Tout radical changement de vie chahute
émotionnellement plus ou moins un animal, et peut l’entraîner à des
conduites inadaptées (genre d’essais/erreurs) dans une recherche de repères
stabilisants.
La patience et l’indulgence sont donc globalement de rigueur devant
certains comportements gênants du chien, pour ne pas ajouter encore un peu
plus à sa maladresse ou à son possible désarroi.
Passé quelques jours, des habitudes
nouvelles viendront ritualiser un quotidien dans lequel l’animal devrait
retrouver petit à petit un équilibre et des comportements plus adaptés et
attendus.
A défaut, un Caniconsultant peut aider à comprendre telle ou telle
altération du comportement de l’animal et guider ses propriétaires pour
mieux passer le cap.
En conclusion, anticiper et comprendre qu’un déménagement provoque la
transitoire désorientation d’un chien, est déjà lui faciliter (et se
faciliter soi-même) le passage d’une vie à l’autre.
Danièle Mirat – Caniconsultante
Site Internet :
http://www.communicanis.com
Formations de professionnels : Caniconsultant – Féliconsultant –
Canimédiateur/Canimédiatrice
Site Internet :
http://www.operrha.com
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