Méthodes éducatives et redresseurs de torts


Sujet : Méthodes éducatives et redresseurs de torts

Les méthodes de dressage ou de contrôle du chien sont nombreuses. Tout le monde a un avis sur la question, même ceux qui n’ont jamais eu de chien.

Que vous demandiez leur point de vue à votre voisin, votre boulangère, ou votre beau-papa, vous entendrez souvent autant de variantes que de personnes. La version de « montrer au chien qui est le maître » étant tout de même celle qui revient le plus souvent.

Néanmoins, avant de « soulever et plaquer votre chien au sol » comme l’a conseillé récemment une professionnelle, qui n’a de spécialiste que le nom, à une propriétaire alsacienne d’un jeune chien, je propose que l’on réfléchisse un peu à quelques notions élémentaires, pour envisager son rapport à son chien sous un autre angle de vue.

Le dernier refuge de l’incompétence
Si l’on admet que l’Homme est l’espèce la plus intelligente, comment peut-on accepter de retourner à l’âge de pierres en ce qui concerne nos relations avec les animaux ?
La violence est le dernier refuge de l’incompétence, disait Gandhi. Alors pourquoi croit-on encore qu’il n’y a que par la force que l’on obtient la coopération d’un chien ?
Si l’on tente d’être un peu rationnel et organisé dans nos méthodes, ne peut-on admettre que si une stratégie n’est pas productive, il faut en changer ? Si les coups, les cris, la force, la contrainte, le dressage, la soumission n’amènent pas votre chien à vous respecter, il serait peut être temps d’essayer autre chose.

Super Nanny, un exemple à adapter ?
Le décès de Cathy Saraï a été l’occasion de rediffusion de nombreuses émissions. Honnêtement, pour ceux qui les ont vues, n’avez-vous jamais été agacés par certains gamins que l’on nous montrait à l’écran ? Pourtant la professionnelle des enfants n’a jamais cédé à la colère ou à la force physique.
Cet exemple de manières pourrait être adapté en tenant compte de la nature des chiens : certes, on ne pourra pas verbaliser et leur expliquer pourquoi ils sont punis.
Par contre, nous sommes en mesure de leur signifier par nos comportements qu’ils n’ont pas le pouvoir de nous mettre en colère, que nous ne cèderons pas à leurs agitations, que nous restons calmes, que nous sommes inflexibles et ne nous laissons pas modifier par eux. A condition de le vouloir et de ne pas céder à l’énervement.
Veillons d’abord à nos propres attitudes, avant de vouloir imposer aux chiens de bien se comporter. C’est cela qui nous grandit, pas la soumission de l’autre par la manière forte.

Laurence Bruder Sergent
Comportementaliste
Auteur des livres « la cause des chiens », « j’éduque mon chien moi-même » et « mon chien, c’est quelqu’un de bien »
Correspondante pour les DNA, formatrice de comportementalistes
www.comportement-canin.com

Auteur du livre : La cause des chiens


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