Sujet : La visite annuelle chez le vétérinaire Parler du bien-être du chien de la famille, du compagnon de vie, c’est évoquer, pour la plupart des propriétaires, le « bien nourrir », le « bien aimer » et le « bien soigner »… Mais qu’en est-il de son bien-être émotionnel, alors qu’il se retrouve individu canin projeté dans un monde fait par, et pour les humains ? Ainsi, conviendrait-il de tenter d’aménager au mieux les cohabitations afin que le chien puisse trouver à s’adapter sereinement, loin des éléments potentiellement anxiogènes de la vie quotidienne : un animal soumis à un stress inévitable, répétitif et indésirable pouvant voir se développer certaines pathologies organiques. La visite chez le vétérinaire, moment incontournable dans la vie du chien, peut facilement tourner en exercice de « haute-voltige » si quelques préalables n’ont pas été posés. Pour certains, aux capacités d’adaptation optimales, ce ne sera qu’une « formalité », alors qu’un animal réactif, peu habitué aux sorties et aux manipulations, pourra fort mal vivre ce passage obligé. L’espace de la salle d’attente est un endroit singulier qui réunit différentes espèces animales (chats, chiens, rongeurs, NAC…cohabitation prédateurs/prédatés, avec toute l’agitation que cela génère parfois) et qui transpire les odeurs d’un univers peu habituel (émanations liées à un environnement aseptisé mais également émissions de phéromones dont les phéromones d’alarme) que le chien identifiera cependant très rapidement avant même d’avoir franchi le seuil de la clinique vétérinaire. Le comportement qu’il adoptera alors, sera conditionné, en partie, par les réminiscences d’expériences antérieures du même acabit, auxquelles seront associées telles ou telles émotions. Dans ces conditions, mieux vaut être préparé, serein et laisser le chien trouver les comportements adaptatifs qui sont bons pour lui, afin qu’il puisse se libérer des quelques tensions qui l’assaillent. L’idéal serait de lui permettre la libre expression de ses comportements de flairage ou de ses émissions sonores (gémissements) sans tenter de le contraindre ou de le réprimander à force de « Non ! Pas toucher ! Tais-toi ! » Si la situation devient difficilement gérable (aboiements intempestifs, conduites agressives vis-à-vis de ses congénères…) pourquoi ne pas tout simplement attendre à l’extérieur ? La consultation, elle-même, peut s’avérer anxiogène pour les chiens qui n’ont pas ou peu été habitués aux manipulations et aux soins. L’animal se retrouve sur un plan en hauteur,
aux mains d’un praticien qu’il ne connaît pour ainsi dire pas et sur un espace
qui ne lui laisse pas la possibilité de fuir ou d’adopter une distance
raisonnable de sécurité. Là encore, il serait idéal de pouvoir être à l’écoute
du monde émotionnel de son chien et de s’adapter en fonction des réponses qu’il
pourra produire.
Sandra TORTORICI |