Sujet : « Les Rottweilers ... des chiens
dangereux ?»
Cette question qui devient vite une affirmation populaire
est aussi vraie que fausse... !
• Vraie : parce que les Rottweilers sont des chiens et que tout chien
peut représenter un danger potentiel, majoré bien sûr quand l’animal est de
grande et robuste morphologie.
• Fausse : parce que l’on ne peut considérer TOUS les chiens d’une
même race comme dangereux, sous le prétexte que quelques-uns parmi eux, le
seraient.
Confondre tous les individus d’un groupe, ne plus voir chacun avec son
profil et ses caractéristiques propres est un réflexe pernicieux. Il conduit
à des abus de langage et de conduite, ou même jusqu’au vote de loi abusive.
Un Rottweiler peut sûrement être considéré comme potentiellement dangereux
(comme tout autre chien de puissante morphologie) si tout n’a pas été mis en
œuvre dès son plus jeune âge pour le préparer à la vie près des humains.
Éleveurs sérieux et acquéreurs exigeants peuvent donc
s’entendre sur ce point, pour que la race qu’ils apprécient ne soit pas
celle qui défraie la chronique, en ne vendant pas à n’importe qui pour les
uns, et n’achetant pas n’importe quoi pour les autres. Et c’est aux pouvoirs
publics de s’attaquer aux trafics de chiens sans origine et à ceux qui
ensuite font usage de chiens-armes.
Pour minorer les risques de conduites agressives
Un Rottweiler stable émotionnellement (c'est-à-dire sans peurs démesurées ni
surexcitabilité vis à vis de son environnement) est le résultat des divers
façonnements successifs dont il a été l’objet, depuis son plus jeune âge à
l’élevage et jusqu’à sa maturité.
Les efforts conjugués des éleveurs et des acquéreurs, aidés
des Caniconsultant(e)s sont parfaitement capables de limiter au maximum les
risques de conduites agressives d’un molosse, dont les morsures pourraient
causer les plus graves lésions.
La peur, la douleur, la surprise, une expérience
antérieure traumatique, une mauvaise organisation des relations avec
ses propriétaires … sont autant de raisons (parfois ajoutées) pouvant
conduire un chien à mordre. Et puisque tout le monde est concerné, cherchons
à prévenir ...
La prévention, c’est en 3 points
1. Assurer au chiot de bonnes conditions de développement précoce à
l’élevage, avec un savant enrichissement du milieu de vie pour un éveil
sensoriel optimal des petits et une très soigneuse socialisation aux 2
espèces (canine et humaine) … C’est donc l’affaire de l’éleveur (encore
faut-il qu’il se soit bien formé … et comme il n’y a pas d’obligation légale
de formation pour être éleveur de chien, on voit comme tout serait à faire
en ce domaine !).
2. Dès l’acquisition du chiot, charge est à ses propriétaires
de poursuivre, étendre et renforcer cette socialisation entamée à l’élevage
et cela jusqu’à la maturité du Rott (environ 2 ans)
3. Offrir au chien des conditions de vie respectueuses des
besoins propres à son espèce, le tout avec un constant souci d’observation
de la loi de 1999 (même si l’on ne la considère pas pertinente ... !)
Socialisation à sa propre espèce
Une génitrice équilibrée qui vit dans un élevage où les reproducteurs
cohabitent paisiblement, fait faire à ses petits en interaction avec elle
(si sa portée lui est laissée minimum 8 pleines semaines) les
premiers acquis des rituels de salutations, de soumission, de dominance,
d’invitation au jeu, avec l’auto contrôle de leur énergie et l’inhibition de
leur morsure. A l’inverse, une génitrice peu sociable, réactive et/ou
peureuse éduquera mal ses chiots.
Les petits apprennent aussi à communiquer « chien »
pacifiquement, en évoluant chez l’éleveur avec des congénères adultes qui
s’apprécient (ou même en les regardant évoluer). Ils se familiarisent avec
les postures, les mimiques, les vocalises régissant la communication entre
chiens.
Inversement, en contact avec des congénères adultes agités, aboyeurs ou en
conflits permanents, les chiots sont en quelque sorte « préparés » à être
agités et aboyeurs aussi, mordilleurs à l’excès et potentiellement réactifs
agressivement.
Le « modèle » que représentent ces manières d’être en relation entre chiens,
façonne des réservés plus émotifs, des déterminés encore plus offensifs, des
agités encore plus difficiles à réguler.
Faute donc d’une bonne socialisation à ses congénères, un chiot Rott sera
mal assuré avec eux, ou certains d’entre eux, notamment ceux de morphologies
différentes de la sienne. Ne sachant pas bien communiquer avec les chiens,
il les agressera par peur ou se fera agresser lui-même par sa méconnaissance
des codes sociaux canins.
Socialisation aux humains
Une bonne qualité des échanges sociaux entre les éleveurs et leurs chiens
influe constructivement sur les chiots qui seront naturellement confiants
dans l’être humain comme les adultes reproducteurs. Cette une parfaite
socialisation des chiots à l’espèce humaine qui se prépare si tous les
contacts et soins des personnes qui les entourent sont respectueux des
petits. Plus tard, ceux-ci seront disposés à des rencontres aisées avec
d’autres êtres humains, qui a priori, ne seront pas à redouter.
A l’inverse, faute de cette bonne familiarisation, le chiot craindra les
humains (ou certains profils d’entre eux) et voudra les éviter ou limiter
leur approche voire même la repousser (avec des menaces de type grognements
ou aboiements, suivies de morsures si ses menaces ne font pas reculer).
Les enfants en particulier représentent un des profils humains auquel tout
chiot Rott doit absolument être familiarisé dès son plus jeune âge (entre sa
3è et sa 10è semaine).
Proposer de temps en temps à l’élevage la proximité de bambins d’âges
différents, habitue les chiots aux gestuelles et vocalises enfantines qui ne
l’effrayeront pas plus tard quand il en rencontrera dans sa famille ou dans
la rue.
L’élevage en très grand nombre et en boxes isolés ne permet pas une
socialisation optimum aux congénères comme aux humains. Donc pour partir du
bon pied, pas question d’acheter un petit Rott sans aller s’enquérir sur
place de toutes ces bonnes conditions de développement précoce.
Renforcer les acquis
Dès l’acquisition du chiot, charge est aux acquéreurs de parfaire sa
socialisation entamée à l’élevage, et ce jusqu’à l’âge adulte.
La confrontation précoce et progressive avec la vie
urbaine, les rencontres de congénères avec ou sans laisse et d’humains
petits et grands, à pied, à vélo ou autre, familiarise le chiot à tout ce
qui petit à petit va devenir son ordinaire.
C’est surtout la nouveauté qui fait peur et qui peut faire
réagir un chien agressivement. C’est donc dans des expériences de rencontres
bienveillantes avec le plus grand registre racial possible (humain et canin)
que l’on prépare son petit Rott à une meilleure tolérance future, vis-à-vis
des situations les plus diverses et singulières … et toujours sans excès ni
précipitation, car ce n’est pas de quantité d’expériences dont il s’agit,
mais de QUALITE !
Vivre au quotidien
Un Rott (comme tout chien d’ailleurs) a besoin de relationnel clairement
posé entre lui et chacun des membres de son groupe familial. Cette mise en
place précoce de la bonne manière de conduire la relation avec un tel chien
augure de son futur équilibre émotionnel et comportemental et de sa
fiabilité en général.
L'objectif serait déjà de ne surtout pas maladroitement
alimenter un comportement gênant du chiot ou du chien (qui saute ou aboie ou
mordille) avec des réactions inappropriées et donc inévitablement
renforçatrices (du comportement que l'on voudrait justement voir
s'éteindre!).
L'aide d'un(e) Caniconsultant(e) peut être une aide précieuse dans
l'instauration d'une bonne communication avec l'animal pour un quotidien à
minima de tensions relationnelles.
Respect des termes de la loi
L’obligation de tenir en laisse et museler un Rott en promenade dans les
lieux public doit être respectée par tous, pour ne pas prêter le flanc aux
détracteurs de la race. Cette loi est ainsi, on la connaît avant d’acquérir
un tel chien, et ne pas en respecter les termes retentit négativement sur
tous les propriétaires sérieux et responsables.
Pour les mêmes raisons, la possession d’un Rott oblige à clôturer
sérieusement chez soi (si l’on dispose d’un jardin). Pas de divagation,
ainsi pas de risque que n’importe qui dans la rue fasse n’importe quoi avec
le chien !
Pour le bonheur du Rott, il ne peut pas y avoir d’éleveurs « amateurs »
pas plus qu’il ne peut y avoir d’acquéreurs « amateurs »... et qu’on se le
dise !
Danièle Mirat –
Caniconsultante
Site Internet :
http://www.communicanis.com
Formations de professionnels : Caniconsultant –
Féliconsultant - Canimédiateur/Canimédiatrice
Site Internet :
http://www.operrha.com
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