L'enfant et le chien... une responsabilité
parentale !
Il revient à tout parent, la lourde tâche
d’apprendre les bonnes conduites à leurs enfants, et tout spécialement de
les initier au respect général de l’animal.
Montrer l’exemple est sûrement la meilleure manière de s’y prendre, et
s’agissant du chien de la famille, il n’y a pas à attendre pour sensibiliser
son enfant au fait que cet animal est un être vivant avec des différences
qu’il faudra connaître et respecter.
Un petit enfant court, saute, crie, lance des objets… C’est ainsi qu’il
exerce sa motricité, qu'il affine son équilibre, apprend la maîtrise de
l’espace et des choses : c’est normal.
C'est aussi de cette manière qu'il peut brusquer le chien de la famille (ou
celui des parents ou amis auxquels on rend visite), le déranger quand il
s'est réfugié ou le surprendre dans une chute malencontreuse. Que de
situations banales dans un quotidien, mais ô combien génératrices
d'incidents, et qu’il y a lieu d’anticiper.
Chaque chien aura une plus ou moins grande habileté et une tolérance
différente dans ses échanges avec les enfants, et il ne pourra pas être
attendu de l’animal des réactions similaires en toutes circonstances.
L’interdit doit être posé sans complexe à l’enfant par ses parents : où que
ce soit, un chien connu ou non ne doit jamais être approché sans précaution,
étreint, caressé, embrassé n’importe comment, et encore moins poussé ou
frappé (!) sans risque de déclencher une réaction vive (mais légitime) de
l’animal.
L’exemple de Volpone est révélateur
Volpone est un chien qui n’a jamais vécu avec des enfants ni chez l’éleveur,
ni chez ses propriétaires. Il n’est pas rassuré devant les approches un peu
brusques, intrusives et trop démonstratives des bambins du quartier ou des
amis de la famille. Il est simplement inquiet de ce qu’il ne connaît pas
bien, et va vite réagir par la fuite (si c’est possible) ou par des
grognements, voire une morsure s’il ne peut pas se soustraire aux agitations
des enfants, ou pire, à leur désir d’étreintes et embrassades maladroites !
Sa capacité à s’adapter à ces comportements qui ne lui sont aucunement
familiers, ne sera pas aussi grande que celle d’un de ses congénères,
entraîné à gérer une cohabitation avec des enfants.
Cela dit, n’importe quel chien y compris le plus habitué, n’a pas à endurer
les agaceries de gamins qui ne le respecteraient pas, par exemple, sur son
lieu de repos ou au moment de se nourrir !
Ce que l’on peut craindre
Si le chien est arrivé à la limite de ce qui lui est supportable dans sa
cohabitation avec un enfant, il ira le plus souvent chercher un coin
tranquille, parfois jusqu’à son couchage. Mais si le bambin le poursuit et
l’envahit jusque là, le chien peut être poussé à remettre le petit « à sa
place » comme il le ferait avec un chiot trop turbulent, pour avoir la paix.
Après des grondements destinés à faire se calmer le chiot, si celui-ci ne se
soumet pas rapidement, il se voit mordre par l’adulte qui retient
l’intensité de sa morsure, pour ne pas blesser mais pour faire s’apaiser le
petit agité.
On imagine ce qu’un comportement comme celui-là (très normal entre chien
adulte et un chiot) peut avoir comme conséquences sur un enfant. D’autant
qu’en pareilles circonstances, loin de « se soumettre » et s’apaiser comme
le ferait un chiot, l’enfant décuple ses cris et agitations, « forçant » le
chien en quelque sorte, à maintenir et renforcer sa morsure !
Enfant et chien : apprendre à respecter l’autre à
la maison
Les enfants (surtout les plus jeunes) n’ont pas conscience que leur
compagnon de jeu, n’est pas pour autant un jouet dont on peut user et
abuser.
Ce sont les conduites des parents vis-à-vis de ce dernier qui commenceront
d’orienter celles de l'enfant. Un animal sollicité sans arrêt, objet de jeu
mais aussi objet d'autoritarisme pour les adultes, en tout cas peu ou mal
respecté dans ses caractéristiques et besoins individuels, ne le sera pas
mieux ou pas davantage par l'enfant, qui fera sien le modèle relationnel
existant.
Première règle pour tous : apprendre à ne pas envahir la place de repos du
chien, qui doit pouvoir disposer d’un lieu privé bien à lui, pour s’isoler
quand il le souhaite, car il peut être fatigué ou malade et souffrir tout
comme nous.
Même respect à initier pour les moments de repas du toutou. Celui-ci a
besoin de s’alimenter dans le calme, et personne ne le dérangera quand il
mange (à noter que la charge de nourrir l’animal doit rester celle des
adultes).
L’enfant doit aussi apprendre la douceur et la mesure pour montrer son
affection à son chien. L’initier pour cela à caresser plutôt que rudoyer et
donner des coups, à modérer ses étreintes et embrassades qui peuvent être
vécus comme des blocages difficiles à supporter.
Et pour anticiper au maximum les morsures, l’enfant doit savoir que le chien
éprouve des émotions proches des nôtres, comme la colère par exemple, et
qu’il faut apprendre à repérer l’impatience, l’irritation et les menaces du
chien, par ses drôles de mimiques (ex : le chien ne rit pas quand il gronde
et montre les dents, mais il signale son souhait d’avoir la paix et que
cessent cris et agitations).
C’est ainsi que pourront se nouer avec le canidé de la famille, des liens
forts et privilégiés, dans lesquels un enfant fera l’apprentissage de la
prudence, la douceur, la tolérance et le sens de sa responsabilité, pour
côtoyer ou vivre près d’êtres vivants différents de lui.
A savoir
Un chien quelle que soit sa race n’est pas forcément « gentil » avec les
enfants, mais il le devient. Cela commence par une bonne socialisation du
chiot dans son très jeune âge à l’élevage, et tout bon éleveur doit veiller
aux contacts multiples de ses chiots avec toutes sortes d’humains, et
surtout des enfants petits et grands.
Cette familiarisation précoce prépare le
petit animal à se montrer moins craintif à l’approche toujours un peu
singulière et turbulente des enfants, limitant ainsi les risques de morsures
par peur, ainsi que ceux de course poursuite comme d’une proie.
A recommander absolument
L’enfant doit être averti que l’on n’aborde pas les chiens de rencontre
comme celui de la maison.
Par exemple : que l’on ne va pas
s’approcher et caresser un chien qui est attaché (qu’il le soit à la porte
d’un magasin, ou bien dans la cour ou le jardin chez un camarade) au risque
de provoquer une vive réaction de l’animal qui peut vivre cette approche
comme une agression alors même qu’il n’a aucun moyen de se soustraire à cet
envahissement.
Ou encore : que l’on ne doit pas agacer un
chien derrière une clôture et même chose pour celui qui est enfermé dans une
voiture, car cette simple (et un peu sotte ) taquinerie enfantine peut aussi
être vécue comme une agression par l’animal.
Co-rédaction de Danièle Mirat –
Caniconsultante :
http://www.communicanis.com
Et Michel Quertainmont – Caniconsultant :
http://www.caniconsultant-vivreavecmonchien.fr
Photos issues de la Galerie Photos de Frenchtoutou