« Mourir comme un chien »
Expression : « Mourir comme un chien »
« Mourir ou même crever comme un chien » désigne sans équivoque
pour qui que ce soit, une mort misérable et abandonné de tous, quand « tuer
comme un chien » vient indiquer que cette mise à mort sera sans pitié. Faut-il
encore aujourd’hui qu’une mort de chien, puisse être à ce point misérable… ?
Aujourd’hui comme hier
Au cours de l’histoire, l’être humain a
réservé un sort inégal à l’espèce canine, mais il a surtout constamment exploité
ses formidables et multiples dispositions (même les plus improbables !) en les
lui faisant payer du prix de sa vie.
Les chiens ont été utilisés entre autres et
plusieurs siècles durant, comme de véritables médicaments. Ici, contre la goutte
on mettait des emplâtres de graisse de chien … là, on préconisait d’appliquer de
la peau de chien contre les démangeaisons, ou bien on soignait les migraines
avec un petit chien chaud et ouvert, posé sur la tête du malade, telle une
bouillotte … !?
La liste pourrait encore s’allonger de ces morts de chien pour servir l’Homme,
parce que de nos jours aussi ce compagnon si apprécié meurt souvent
lamentablement comme objet d’expériences.
On l’affame, le drogue, le mutile et le jette même parfois vif aux ordures.
Malheureusement aujourd’hui, il n’y a pas que ces pauvres bêtes qui sont objet
d’une mort misérable comme victimes de la vivisection dans des laboratoires dits
de recherches « fondamentales ».
Le chien aimé de la famille devenu simplement
« encombrant », peut aussi être mis à mort en pleine force de l’âge, pour autant
que les formes légales soient respectées. L’abattre soi-même peut conduire à des
poursuites judiciaires, mais confier ce meurtre à une société dite « de
protection » ou à un professionnel de santé dit « du bien-être animal », est
socialement toléré.
Je parle de chiens supprimés (on dit « piqués ») non pas parce qu’ils sont
handicapés par le grand âge ou une pathologie lourde, entraînant des souffrances
qui conduiront inévitablement à l’issue fatale. Non, car pour ceux là je
parlerais d’euthanasie, suivant cette théorie selon laquelle il est licite (et
bien souvent fort secourable) d’abréger la vie d’un incurable pour lui épargner
des souffrances.
Je veux parler-là plus précisément du meurtre de ces chiens aux comportements
"dits" agressifs, destructeurs, en tout cas aux comportements indésirables
autant qu’inexpliqués. Leurs propriétaires, souvent incapables de s’impliquer en
prenant la mesure de leur responsabilité face aux conduites désordonnées de leur
animal, ont choisi de ne pas les garder en préférant penser que « c’est la faute
du chien ».
Où sont les responsabilités ?
Tout comportement est toujours une réponse à ce qui est vécu par le sujet dans
son quotidien et ne peut donc être évalué que dans le contexte relationnel dans
lequel il apparaît.
Alors aujourd’hui peut-on encore penser qu’un chien devienne tout seul,
dangereux, "destructeur" ou peureux ? et que ses propriétaires puissent ne pas y
être pour quoi que ce soit ?
Même s’ils ont fait l’acquisition d’un chiot mal socialisé pendant ses 8
premières semaines de vie, et qu’ensuite celui-ci se montre incapable du moindre
apprentissage, leur responsabilité demeure grande malgré tout. Avant toute
acquisition, s’informer des critères du choix d’un chiot relève du bon sens,
comme d’en vérifier soigneusement les bases auprès de l’éleveur que l’on aura
retenu.
Des chiots qui n’ont pas reçu les stimuli
nécessaires à leur bon développement sur leur lieu d’élevage sont
malheureusement encore proposés à la vente. Ces jeunes animaux peuvent se
montrer effrayés par toute nouveauté ou agités, mordilleurs à l’excès, voire
réactifs agressivement quand ils sont mis en contact avec humains ou congénères.
Incapables d’apprentissages (ou presque) ces
chiots débordent rapidement leurs propriétaires y compris certains
professionnels consultés. Déjà à ce niveau, la responsabilité est collective car
c’est aussi bien celle des futurs acquéreurs inconséquents qui continuent de
considérer le chien comme un objet (et l’achètent sans s’informer de sa bonne
préparation à une vie de famille) que celle de certains super marchés de
l’animal ou d’éleveurs indélicats (pour rester modérée sur le qualificatif !).
Il n'est pas tout pour autant de faire l’acquisition responsable et concertée
d’un chiot aux conditions de développement précoces idéales. Il incombe ensuite
à l'acquéreur d’offrir à son petit animal les meilleures conditions de vie et de
poursuite de son développement, et cela d’abord dans le respect des besoins
propres à son espèce et de son émotionnalité individuelle.
Des rapports structurés doivent être proposés
au chien, faute de quoi des comportements désordonnés de toutes sortes
(symptômes de ses difficultés d’adaptation) ne tardent pas à apparaître à la
surprise générale.
Ne pas prendre la peine de mieux connaître l'animal (aussi bien en tant
qu'espèce qu'en tant qu'individu de cette espèce-là) c’est s’exposer à mettre en
place une relation basée uniquement sur les idées reçues où règne
l’anthropomorphisme. Selon les contextes familiaux, d’incompréhensions du chien
en incompréhensions de ses propriétaires, la cohabitation peut se détériorer et
déboucher sur des conflits, avec un animal devenu semble t-il ingérable.
Tout aura-t-il été entrepris ? Et avec quelle
persévérance ?
Ce sont pourtant des interprétations erronées de leurs comportements, des
attentes inconsidérées, des rôles parfois antagonistes et impossibles à assumer,
et l’anthropocentrisme en général, qui ont poussé ces chiens à des conduites
inacceptables pour leurs propriétaires.
Trop de ceux-ci sont alors vite enclins à
dresser (oup's pardon : éduquer) ou médicaliser l’animal, autant que prompts à
croire qu’alors tout aura été tenté. Et justement la bonne réactivité du premier
professionnel consulté (vétérinaire, éducateur, éleveur, etc ...) par les
propriétaires en difficultés avec leur chien, prend également une large part
dans la forme que va prendre la suite des évènements. Car c'est aux différents
professionnels de savoir au mieux ce qui relève directement des compétences des
autres, pour si nécessaire, rapidement réorienter vers celui qui sera plus à
même d’aider le propriétaire débordé par son chien. Tous n’ont pas cette
attitude responsable (et courageuse), avec pour conséquence de conduire à
l’aggravation des problèmes, en voulant se charger eux-mêmes de situations qui
relèvent de compétences qui ne sont pas les leurs.
En tout état de causes, trop de personnes «
oublient » encore de penser qu’essayer de comprendre et consulter un
professionnel plus spécialisé, éviterait souvent de conclure qu’il n’y a plus
qu’à se « défaire » par la mort de cet animal devenu ingérable « par leurs soins
» (avec si possible la bénédiction du professionnel de santé !)
C’est ainsi que quantité de ces chiens-là finissent de cette mort appelée
hypocritement « euthanasie » et que je juge bien misérable.
Danièle Mirat – Caniconsultante
Site Internet : http://www.communicanis.com
Formations de professionnels : Caniconsultant – Féliconsultant – Canimédiateur/Canimédiatrice
Site Internet : http://www.operrha.com