Entre chien et loup : quelles
différences?
La différence flagrante que l’on observe
entre le loup à l’état sauvage (canis lupus) et le chien familier (canis
familiaris), résulte de leurs statuts au sein de notre monde d’humains.
Alors que leur ancêtre évoluait pour sa survie et celle de son groupe, nos
braves toutous sont parfois supposés prendre, rien que ça, la place d’un
humain.
Quant les premiers doivent assurer leur subsistance en chassant le
gibier et en protégeant les leurs au péril de leur vie, les seconds dorment
sur les canapés et sont devenus « croquettivores ».
Certes la vie de leurs cousins n’est pas paisible, mais la lourde charge
émotionnelle qui pèse sur nos chiens de compagnie au point de générer
parfois des troubles du comportement, n’est pas non plus de tout repos.
Combler les attentes conscientes et inconscientes de leurs maîtres est une
tâche quasiment impossible à accomplir.
On leur demande de prendre le rôle
d’un ami, de combler un vide affectif, de valoriser une image sociale, de
protéger la maison, d’écouter d’une oreille attentive les malheurs des
propriétaires ou de participer à l’éveil des enfants, pour ne citer que les
plus couramment évoquées.
Quand les uns profitent du grand air et évoluent librement dans des hectares
de forêt, les autres sont privés de liberté et limités, pour certains, à
trois promenades de 10 minutes par jour.
Les contraintes de la nature imposent l’alliance de tous les membres d’une
meute de loups sous l’autorité paisible (la plupart du temps) d’un leader
qui fixe les règles, les privilèges et les devoirs de chacun. Cette
organisation sociale est indispensable à l’équilibre de tous et ne nécessite
aucunement l’usage de la brutalité.
Et voilà que les humains, avec la meilleure intention du monde, voulant
traiter leurs animaux avec équité et respect, les positionnent dans des
places qu’ils ne peuvent ni tenir ni assumer : un égal (bénéficiant des
mêmes avantages que son maître) ou un chef (j’entend souvent dire un «
dominant »).
Il en résulte une confusion et un inconfort chez eux, voire des
troubles du comportement. Etant captifs et dépendants comment pourraient ils
tenir une autre place que celle de subordonné ?
Et si le respect de l’autre était précisément le respect de sa différence
d’avec les humains ?
Article écrit par Laurence Bruder Sergent
Comportementaliste
www.comportement-canin.com
Photos issus de la
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